Qui sommes-nous ?

Pourquoi La Comté ?

« La Comté se trouvait dans la partie nord-ouest du Vieux Monde, à l’ouest des Monts Brumeux. C’était un petit pays, mais fort bien ordonné et très prospère, depuis des siècles. On y cultivait surtout la terre et l’on y vivait en paix, loin des affaires du monde et des peuples des Grandes Gens ».
C’est ainsi que Tolkien décrit cet endroit béni des dieux dans le prologue du Seigneur des Anneaux.

Les Editions de la Comté y trouvent leur inspiration : petite, ordonnée, vivant en paix, loin du tumulte des grandes boutiques, un lieu offrant aux auteurs qui le désirent la possibilité d’exister en dehors du temps. Comme les hobbits, nous sommes cependant ouverts à l’aventure et aux récits qui l’accompagnent : il suffit de lire « Lumière de Mayotte », notre premier ouvrage pour s’en rendre compte. Notre petit pays vit sur des valeurs simples : l’indépendance, l’enracinement et l’engagement… Un programme que n’aurait pas renié Bilbo et son père dans les lettres !

Nos figures tutélaires

Nous ne revendiquons pas ces modèles mais nous en inspirons dans nos choix. Loin d’être leurs fils spirituels tenant fièrement le haut du pavé, nous sommes simplement, prosaïquement leurs petits-cousins de province, familiers de leurs références, issus du même mouvement vital, héritiers de quelques-unes de leurs breloques qui n’ont de valeur qu’à nos yeux. Et cela nous suffit bien.

John Ronald Reuel

Tolkien

3 janvier 1892, Bloemfontein (Etat libre d’Orange) – 2 septembre 1973, Bournemouth (Royaume-Uni).

Notre père spirituel, à l’origine directement de notre nom. Dans le monde chaotique qu’il a créé, une référence demeure, stable, concrète, accessible : la Comté. D’autres lieux attirants existent mais ils sont mythiques et véritablement extra-ordinaires. Au contraire de ces paradis pour elfes, la Comté est là, se tenant discrètement, humble et tenace, ancrée dans l’histoire, tranquillement heureuse. Un havre de paix. C’est auprès de lui et de son personnage préféré, Bilbo, que nous avons puisé nos trois valeurs : l’indépendance, l’enracinement et l’engagement.

Charles

Péguy

7 janvier 1873, Orléans – 5 septembre 1914, Le Plessis-L’Evêque.

Si le mot « engagement » n’existait pas, il l’aurait inventé. Engagé au point d’accepter de se brouiller irrémédiablement avec ses proches plutôt que d’abdiquer ses convictions, Péguy a poussé la logique de l’engagement jusqu’à son paroxysme au point de mourir au combat dès les premiers jours de la Grande guerre. Péguy avait pour boussole son sens de la justice, un sens affûté au point de faire de lui un idéaliste souvent incompris et probablement invivable au quotidien. Peu importe, de sa défense de Dreyfus au Porche du Mystère de la deuxième vertu, il trace sa route, invariablement mené par la petite fille Espérance.

Henri

Vincenot

2 janvier 1912, Dijon – 21 novembre 1985, Dijon.

Les auteurs traversent souvent des hauts et des bas. Henri Vincenot après avoir connu le succès dans les années 70 tend à voir sa mémoire petit à petit reléguée. Quel paradoxe pour un homme qui avait eu l’honneur de voir son œuvre prise comme référence par Gotlib, croquant à tort et à travers « le Pape des escargots ». L’homme et l’écrivain méritent que l’on se souvienne longtemps d’eux. Vincenot nous a appris à deviner la vie de nos cathédrales dans  « Les étoiles de Compostelle ». Ils nous a mis en garde contre les limites de la modernité  dans toute son œuvre, nous invitant à aimer notre terroir, à sentir son héritage, à goûter la puissance de sa simplicité. Jusque dans sa sépulture, chez lui, dans cette vallée de l'Ouche adorée, il incarne le « e » de notre enracinement.

Sylvain

Tesson

26 avril 1972, Paris. Il a une qualité que nous lui souhaitons durable : il est vivant ! En apparence, il est l’antithèse de la Comté : jamais en place, toujours à courir derrière son rêve, s’il revient au bercail, ça n’est pas pour se faire humblement oublier mais pour narrer ses aventures avec le talent qu'on lui connaît. Pour autant, Sylvain Tesson est authentique, il ne marchande pas sa fidélité, n’en déplaise aux garde-frontières du politiquement correct. Il est le « i » de notre Indépendance.

Simone

Weil

3 février 1909, Paris – 24 août 1943, Ashford (Royaume-Uni).

Sa vie et ses écrits sont le complément parfait de la vie et des écrits de Tolkien : là où le maître britannique a rêvé un monde au point de le créer, la philosophe française s’est immergée violemment dans son époque et ce qu’elle avait de plus réel pour comprendre l’homme et l’expliquer. On retiendra du premier son sourire tranquille de fumeur de pipe et de la seconde son regard halluciné et fatigué, celui d’une âme en combustion rapide dont la vie passera comme une météorite, miraculeusement transmise par son ami Gustave Thibon, la version réelle et bien française de Bilbo à n’en pas douter.  Pour autant, Simone Weil incarne tout autant, mais à sa manière, nos trois valeurs d’indépendance, d’enracinement et d’engagement, tant par sa vie que par son œuvre.